Cléophée Moser est artiste chercheuse, vidéaste et performeuse. Formée à Camberwell College of Arts puis à Talinn, Paris, Douala et Kinshasa auprès de mentor.e.s et d'institutions de choix, elle a construit sa carrière en suivant une dynamique de déplacement, de friction et d’initiation continue. Sa démarche transdisciplinaire associe l'art vidéo, l’installation, la performance, l’écriture et la photographie. Inscrite comme VJ dans le monde de la nuit, comme performeuse et plasticienne dans diverses manifestations internationales (Kin'Act, Oops Festival, Moving Frontiers, Kampala 2020) et comme chercheuse dans le réseau critique et universitaire, elle écrit son époque en l'éprouvant et documente les travaux des artistes engagés avec qui elle collabore. Elle est co-fondatrice du collectif Eaux Fortes avec Marynet J. artiste, critique et chercheuse spécialisée dans les postcolonial, postdigital et performance studies. 

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Son travail traite de frontières sur le plan social, culturel et intime, d’architecture sensible et d'exercice de pouvoirs. Elle interroge les passages entre dimensions structurelles et réalités affectives dans la fabrique relationnelle. Elle produit des images qui problématisent les conflits, mais qui osent surtout, poser en réponse des gestes déplacés, des manières nouvelles de se sentir, de se connecter entre corps et vis-à-vis des lieux. Par des opérations concrètes de trans-formation, elle change les appareils à images caractéristiques de la violence politique en ustensiles à poésie et en objets relationnels. Elle mange la haine pour donner corps à des travaux qui ne montrent que des résolutions et des ouvertures. Dans le processus de création qu'elle adopte, profondément in situ et participatif, elle tente d'emmener les espaces pour lesquels elle s'investit, les corps qui l'habitent, et leur façon de s'habiter, vers un après ré-enchanté. Défiant l'autorité, Cléophée Moser travaille dans une optique environnementale qui se soumet aux liens, aux viralités et aux partages pour n'exister, n'agir et ne dessiner qu'en raison des relations en train d'être tissées.