Artiste visuel engagée, Manon Pretto utilise les images et le numérique pour déconstruire et interroger les questions identitaires contemporaines. Elle s’intéresse plus particulièrement aux relations sociales, aux rapports d’autorité, d’oppression et de résistance. Elle désire développer sa pratique sous un axe d’engagement social et solidaire. Pour ce faire, elle participe à des projets consacrés à la résolution des problématiques de développement urbain (Pôle Exploration des Ressources Urbaines et Yes we camp).
Pendant sa formation à l’École supérieure d’art de Clermont Métropole, elle fait partie du groupe de recherche Léviathan qui analyse et critique nos différents rapports au capitalisme. Le groupe part ensuite à Detroit, expérience qui alimente encore plus cette réflexion personnelle sur les privilèges dont seulement certains bénéficient. Cela la pousse à basculer dans la fiction pour représenter un futur ou réalité alternative marqué par un prisme féministe et égalitaire. Lors d’une résidence à Triangle, New York (hiver 2020), elle collabore à distance avec l’artiste iranienne Niloufar Basiri autour de la notion de persona non grata, projet qui ne fait que souligner son engagement et encourager sa réflexion.
Dans un monde corrompu par l’encouragement à l’opposition, Manon Pretto souhaite se placer du côté de la collaboration et de l’alliance. Pour elle, la frontière est un symbole d’invisibilité et de visibilité. Une délimitation des espaces qui nous divise et nous oppose, à travers une idée de protection et, en conséquence, du danger de l’autre. Cette frontière est devenue pour elle une barrière, un mur à franchir. Ses œuvres nous invitent à participer dans cette résistance.
“Dans ma pratique, je m'efforce de déconstruire mon regard et de laisser de la place à l'autre. Je cherche à questionner nos espaces, communs, publics et privés.”
Oeuvre présentée