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Thibault Lucas (1984, Suresnes) travaille la photographie, la sculpture et l’installation. Intéressé par la relation entre l’environnement et l’urbain, il décide de dévoiler la présence et le contrôle de la nature en ville ainsi que la reprise de terrain par le monde naturel dans les vestiges humains. Il questionne ce lien entre la vie urbaine et notre entourage pour révéler les tensions existantes entre ces deux mondes apparemment opposés et pourtant inévitablement en dialogue. 

 

Ces dernières années, la dimension sociale a pris de l’ampleur dans son travail. Thibault Lucas réalise de plus en plus d’installations in situ dans des zones reculées, sous le périphérique parisien notamment. Son travail se nourrit des rencontres qu’il peut y faire avec des personnes en marge de la société. Il a ainsi commencé une série de portes éphémères en pierres sur la Porte de la Villette, qui évoquent autant la frontière géographique que celle plus psychologique : la différence, le rite de passage, l’accueil. L'artiste s’interroge sur ces frontières politiques et imaginaires qui marquent fortement nos esprits.. 

 

La frontière est également présente dans son questionnement du monde et de la tradition religieuse. La vie à l’intérieur des cloîtres était en apparence éloignée de la société et pourtant impliquée dans le déroulement et l'amélioration (à leur manière) de la vie politique et sociale. Il s’agit d’un sujet paradoxale qui le mène à nouveau à réaliser des créations in situ (Claustrum, 2019). Comme la plupart d’entre nous et une grande partie des artistes, il a été également touché par le confinement. Il est poussé à créer avec ce qu’il avait à la main, des sculptures en sucre et béton pour parler des tensions et vanités dans les constructions humaines.

Oeuvres présentées 

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"Ces pierres sont des rejets. Rejets que je trouve sous le périphérique ou sur des chantiers. De rejets elles deviennent passages, entrées sacrées dans une autre dimension. Comme une frontière, un rite de passage, une porte ouverte entre des mondes s’ignorent. Créer des portes me permet de redonner de la dignité à ces pierres rejetées et créer un espace avec un dedans et un dehors, et ce dans des espaces extérieurs justement indéfinis. Rappeler aussi les origines archaïques de l’homme ou l’histoire d’un lieu au milieu d’une ville moderne tout en évoquant l’actualité immédiate des tentes de migrants qui se déployaient au même endroit quelques semaines auparavant. Plus petites que la réalité, ces portes invite à franchir les limites mentales qui nous séparent les uns des autres. Oser sortir de sa zone de confort pour les uns, oser rêver à une vie meilleure pour les autres. 

Cette porte de 11 photographies est une façon pour moi de donner de la matérialité à mes images en créer une mise en abime de mes assemblages. Assembler les photos comme j’assemble les pierres pour créer un nouvel espace, et faire dialoguer les cadres avec le mur, le plein avec le vide."

Découvrez l'histoire de chaque porte ICI

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Béton et sucre

20 x 20 x 13 cm

Edition originale de Thibault Lucas signée et numérotée sur 500 exemplaires

 

Sucres et béton, deux matériaux que j’avais sous la main chez moi lors du premier confinement. J’aime dans le sucre sa blancheur immaculé comme la neige mais aussi sa fragilité extrême malgré sa solidité apparente. Et l’associer au béton lourd et inaltérable pour créer des lieux d’enfermement : la cellule d’ermite, le blockhaus allemand, le parking. Le sucre est essentiel à la tenue de chaque édifice, pourtant, une simple goutte d’eau ou une fourmi pourrait tout faire écrouler. Je cherche cette tension, comme pour montrer la vanité des constructions humaines. 

 

Un blockhaus, un poste frontière, une sentinelle, il en pousse encore partout dans le monde. Nous avons en France ceux historiques de Vauban ou de la 2ème guerre mondiale. Il y a ceux bien actuels aux frontières, ceux improbables de la frontière mexicaine, ceux Lybiens ou italiens pour empêcher les migrants de traverser la Méditerranée. Mais ces blockhaus sont voués à disparaître tout comme cette pièce, du moins le sucre ! Vous pourrez toutefois l’entretenir, en changeant le sucre s’il s’abime, comme on maintient les forts de Vauban et même maintenant les blockhaus allemands. 

 

J’ai voulu cette édition pour rendre particulièrement accessible cette pièce pour lui permettre de se multiplier comme se détruire à la vitesse de la réalité. Et casser ainsi la frontière intimidante de l’achat d’art, avec un assemblage on ne peut plus simple que vous êtes invité à reconstruire chez vous. Et retrouver par ce geste autant le sacré que la vanité d’un château de sable d’enfant ou d’un empilement de pierres archaïque. 

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D'un mur une porte 

installation in situ, Espace Voltaire, Paris

 

D’un Mur une Porte, 2021, installation in situ, Espace Voltaire, Paris

Espace Voltaire. Repérage de la prochaine exposition « FRONTIERES » organisée par les Nouveaux Collectionneurs. Un trou dans le mur. Derrière, un espace insalubre humide rempli de sacs et autres déchets de chantier. D’un mur créer une porte à l’heure où l’on créé plutôt des murs. Ce trou est intrigant, la porte elle est inachevée, comme s’il fallait détruire encore un peu le mur pour ouvrir cette porte. Derrière, un monde sombre où on pourrait découvrir une tente, un monde parallèle jouxtant ce monde si blanc si pur d’un espace d’art contemporain. Cette porte m’a fait pensé à l’épopée depuis un an de 15 jeunes migrants aidés par l’Association les Midis du Mie qui les loge dans des coulisses de théâtres généreux et leur éviter ainsi de dormir dehors. 

Mur

Découpage sur photographie, 20 x 20 cm

Un mur en creux. Percer un mur. Le vide devient le plein, le mur se fait de vide. Ce mur découpé ouvre en fait un passage vers une autre dimension, celui de la réalité. 

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